Bonjour à tous amis lecteurs et blogueurs !
Nous le constatons, il est de coutume depuis longtemps de dire que manger donne des forces. Souvent d'ailleurs, nous associons la force à la viande ou aux protéines : « Mange ta viande pour avoir des muscles comme papa ! » dit-on aux enfants (aux garçons bien souvent, puisque ce sont eux qui auront, selon nos croyances, la force musculaire).
C'est pourquoi il est très difficile de faire changer des habitudes de consommation qui remontent à plusieurs siècles en voulant introduire des menus végétariens à la cantine par exemple. La viande (et d'une manière générale toutes les protéines animales : volailles, poissons, œufs, produits laitiers...) est associée à la croissance et la bonne santé.
D'autre part, on dit aussi à un enfant de manger quand il est malade pour reprendre des forces, ou à quelqu'un qui travaille physiquement qu'il doit bien manger pour avoir des forces. Et une des grandes peurs du milieu médical est la dénutrition des personnes âgées ou malades, qu'il faut alors gaver de compléments alimentaires pour que leur poids reste dans la « norme ».
Pourtant, qu'observe t-on dans la réalité ?
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Manger pour avoir des forces ?
1°) Qu'un repas important vous rend lourd et apathique.
En effet, vous constatez par vous-même qu'après un bon repas (traditionnellement en France : entrée, plat, fromage, dessert) vous avez plutôt tendance à vouloir faire une sieste. Normal : la digestion demande à l'organisme de fournir de l'énergie, d'autant plus si le repas est copieux et riche en graisses et sucres.
2°) Que si vous partez en randonnée plusieurs jours ou que vous faites un sport sur la durée, ou quand vous êtes pris par une activité qui vous passionne, vous ressentez moins le besoin de manger.
Ce qui veut dire que votre corps, naturellement, n'a pas besoin de beaucoup de nourriture pour fonctionner et vous donner la force de faire ce que vous avez envie. À contrario, vous constatez que lorsque vous vous ennuyez ou que vous stressez, vous compensez par la nourriture.
3°) Que lorsque vous êtes malade (et c'est la même chose pour votre enfant), vous avez moins faim, voire pas faim du tout.
Ceci est également physiologique : votre corps a besoin de toute son énergie pour lutter contre la maladie, il ne peut pas ne même temps s'employer à digérer trois repas par jour. Se forcer à manger dans ces conditions c'est donc aller contre sa nature. De même pour la personne âgée qui naturellement, a moins faim à 80 ans qu'à 40. Si son corps lui indique que ses besoins sont moindres, pourquoi ne pas lui faire confiance ?
4°) Que vous n'avez pas forcément faim le matin au réveil.
En effet, même après « une nuit de jeûne » comme le disent les nutritionnistes, le corps ne ressent pas nécessairement le besoin de manger, surtout si vous avez pris un repas copieux la veille, dont l'énergie ne sera pas utilisée par l'organisme (puisque la nuit, vous dormez). Pourtant, même si vous n'avez pas faim le matin, vous mangez quand même, juste parce qu'on vous a dit que le petit-déjeuner est « le repas le plus important de la journée ».
5°) Que moins vous écoutez votre faim, plus vous mangez par habitude ou compensation, plus votre organisme stocke l'énergie accumulée sous forme de graisse (et non de muscle).
C'est l'inévitable prise de poids dont on a ensuite beaucoup de mal à se sortir. Et au lieu de vous donner des forces, cela vous en enlève puisque vous n'êtes plus capables de marcher, courir, soulever des poids... si le corps est trop lourd.
En conclusion, soyez plutôt dans l'observation de vos propres besoins et à l'écoute de votre corps, qui lui, sait ce qui est bon pour lui. Et soyez de même, à l'écoute de votre enfant et de ses envies.
Bonne saine attitude !
Pour aller plus loin, voir mon livre "Bien nourrir son enfant" (Ed. du Dauphin)